Notre voyage à la rencontre du monde
9 Mars 2016
Mardi 9 février, nous quittons Yajus pour Ispahan, à 330 km.
Comme beaucoup d’automobiliste nous avons eu le droit à la pause photo sur le bord de la route. Sans suit généralement un sale quart d’heure pour nous, où durant celui-ci le véhicule a plutôt intérêt à connaitre la route pendant que le chauffeur diffuse notre photo sur tous les réseaux sociaux !!
Une fois, nous avons demandé au chauffeur de nous laisser sur le bord de la route, sa conduite devenant trop dangereuse à notre goût !!!
Pourya et son neveu Sorush viennent nous chercher aux portes de la ville…
Nous avons eu le contact de cette famille par Nicolas, un ami de Lucie. Il avait été accueilli chaleureusement et nous a vivement conseillé de leur rendre visite… Il a eu bien raison !!! Merci Nicolas pour le tuyau !
Un accueil d’une chaleur exceptionnel nous est réservé. Même si l’hospitalité des iraniens n’est plus à rappeler, ici, nous nous sentons vraiment comme chez nous…
Pourya a deux sœurs et un frère, âgé de 29 ans il est le cadet de sa fratrie. Il vie dans la grande maison familiale avec ses parents Ali et Esmat, son frère Pedram et sa belle-sœur Elham, qui ont leurs appartement dans la maison.
Le premier soir, ils nous emmènent voir le pont Khajoo. Un super moment chaleureux dans un froid glacial. Nous rentrerons à l’heure du diner, 23h, et passons le début de la nuit à jouer aux cartes (la belotte iranienne), aux échecs, à danser, rire …tout ce qui est interdit dehors !! Couché 3h du matin !!
Le lendemain après-midi, après une grâce mâtinée bien appréciable et un déjeuner à 16h, nous partons avec Pourya et Sorush visiter le square Naghshe Jahan. Celui-ci était le terrain de polo du roi. Ils y a quelques monuments à visiter, malheureusement il est déjà 17h, ils sont fermés.
Vous avez pu remarquer sur la dernière mosquée, la porte est décalée. Celle-ci est destinée aux femmes, de façon à ce qu’elles ne soient pas vues de l’extérieur lorsque la porte est ouverte.
Sur la dernière photo, imaginer Pourya sur un cheval prêt à marquer un but au polo !!
À la nuit tombée, nous allons voire le Siose Pole (33 Arches)… Vieux pont de pierres construit il y a 400 ans…
Nous nous baladons ensuite en ville et achetons un cadeau pour l’anniversaire d’Elham que nous fêtons ce soir-là.
Le lendemain est férié, c’est les 40 ans de la révolution… pour synthétiser c’est l’anniversaire du renversement de l’ex régime (monarchique : Shah d’Iran), la privation d’une grande partie des droits et des libertés pour le peuple. Pour remplir l’immense square que nous avons visité juste avant, le gouvernement oblige tous les fonctionnaires à s’y rendre pour que les médias puissent montrer au monde un peuple iranien en fête, uni derrière le régime…
De notre cote la fête sera juste, honnête et heureuse. Nous passerons la nuit avec cette merveilleuse famille à manger, danser, chanter, jouer aux cartes. Il ne manquera à la fête que leur seconde fille Nilufar qui ne vit plus en Iran. C’est à 5h du matin que nous rejoignons Morphée.
Jeudi 11 après-midi, accompagné d’Esmat, Pourya et sa nièce Shakiba, nous passons voir le shaking minaret (minarets qui bougent) de Monarj Jonbar. Cette mosquée est placée au patrimoine mondial de l’Unesco. Avant son classement un homme pouvait monter dans l’un des minarets, et le faire osciller… le second se mettait alors à osciller lui aussi !!!
Direction ensuite le temple du feu d’Atashgah. Esmat nous accompagnera jusqu’au bout malgré ses douleurs aux genoux. C’est le bon moment pour nous de lui rendre la pareil… car à la maison, étant invités, nous devons rester à notre place de pacha. Lucie lui a fait des massages au baume du tigre et Vincent l’a soutenu tout au long du chemın aller-retour. Nous avons été très fier qu’elle arrive jusqu’au bout et content de partager ce moment avec notre Es mama (mama qui signifie maman en farci)
En fin d’après-midi, après avoir déposé Esmat et pris Sorush à la maison nous partons rejoindre Pedram et Elham qui continuent à fêter son anniversaire avec sa famille. Nous passons un très bon moment avec tout ce monde à danser, chanter et bien sûr manger manger… Encore et toujours !!
Samedi 13, ce midi-là, Pourya nous invite au restaurant… Deux joueurs de foot célèbres en Iran sont aussi venus manger au même endroit ! Notre ami n’hésite pas de leur demander de poser avec nous !!! Il s’agit de Rahman Ahmadi, gardien de but de l’équipe nationale et d’Habib Gordani !
Nous retournons ensuite sur le square Naghshe Jahan pour visiter la sublime mosquée Shah. C’est sous sa coupole placé sur une pierre noire au centre que le roi faisait ses discours en raison d’une résonance incroyable.
Le jour de la Saint valentin nous sommes allés visiter l’église arménienne Vank et son musé. Nous étions en compagnie de Esmat, Nasim (la fille aine et mère de Sorush et Shakiba) et Pourya notre fidèle ami et guide.
Nous avons été subjugués par la beauté de cette petite église haute en couleur, récemment restaurée.
Dans le musé, nous avons découvert une curiosité peu commune… Un cheveu sur lequel a été gravé un message… !!!
Lucie a encore du mal à y croire … malgré quel y ai vu la preuve de la gravure grâce au microscope…
Sur le panneau, il est écrit (approximativement) ceci :
Écritures sur le cheveu :
Travail de Vahram Hakopian – 1974 – Téhéran.
Écrit avec un diamant – stylo à pointe 20 fois plus fin que le cheveu.
Épaisseur du cheveu : 0,1 mm.
La phrase entière est écrite sur une longueur de cheveu de 7 mm.
Le cheveu provient d’une femme âgée entre 18 et 20 ans.
L’écriture sur le cheveu est la première phrase traduite en arménien par Mesrop Mashtots. Il inventa l’alphabet arménien au 5ème siècle.
Il est écrit : Pour connaitre la sagesse et les enseignements ; pour percevoir les mots de la compréhension.
Nous nous sommes ensuite dirigés vers le parc de la montagne Soffeh. Pause thé – gouté obligatoire pour tous ! Puis petite marche digestive…
À la nuit tombée, nous retournons voire le Siose Pole (33 Arches)… nous n’avions pas pu apprécier cette partie de l’ouvrage la première fois…
Lundi 15 février, après six jours chez cette formidable famille, nous partons… le cœur gros, ça va sans dire…
Direction Kashan à 200 km. Pourya et son père Ali nous déposent à l’extérieur d’Ispahan… bien bien bien à l’extérieur puisqu’ils nous déposent à 40 km de chez eux ! Plus qu’adorable cette petite famille !!! Un GRAND MERCI à eux !!!
Nous arrivons à Kashan pour le déjeuner, on se balade dans le bazar et on se trouve un petit resto typique… Vincent n’hésitera pas quand à son choix : DIZI !!! Quant à Lucie, ce sera un petit caviar d’aubergines…
S’en suit une petite balade digestive avec nos sacs… Nous ne rejoignons notre hôte que plus tard dans l’après-midi…
Nous sortons du Bazar, à cette heure-ci, presque toutes les échoppes sont fermées.
Autour de 16 h, nous retournons nous promener dans le dédalle des ruelles du bazar…
C’est vers 17 h que nous retrouvons Mehdi. Il nous emmène chez son oncle qui a une pièce libre au sous-sol. Puis il va travailler au fast food comme il le fait tous les soirs pour financer ses études. On en profite donc pour aller se balader et voir la mosquée Madreseh Agha Bozorg… Tout simplement MAGNIFIQUE !!!
À notre grande surprise Medhi nous rejoint ! Il ira travailler plus tard, son patron, sachant qu’il a des invités, lui a permis de venir travailler plus tard. Notre ami nous emmène alors visiter une maison historique.
Il nous dépose ensuite chez son oncle et va travailler… Autour de 23 h, il vient nous chercher et nous emmène au restaurant où il travail. Une superbe surprise nous attend…
Son chef nous invite dans les cuisines pour confectionner nos propres pizzas !!! Deux gars géniaux avec qui on passe un super moment !
Mardi 16 février, nous partons pour Qazvin, à 335 km …
Nous arrivons en fin d’après-midi. On se fait déposer à coté de cette mosquée que nous visitons rapidement en attendant que notre hôte vienne nous chercher…
Pour cette fois-ci, nous n’avons pas fait appel au Couchsurfing… Ce sont des amis d’Hamzeh qui nous ont accueillis.
D’après nos amis, il s’agit ici de la rue la plus ancienne d’Iran …
Cette après-midi-là, nous avons fait de multiples visites accompagnés de Roza, de sa fille et de son frère.
Nous sommes allez voir une exposition impressionnante du sculteur Reza Azi Mohammadi.
Qui veut quoi !? C’est pas cher!!!
Nous n’avons pu rester qu’une seul nuit chez cette adorable famille ; pressés par la date d’expiration de notre visa !!
Mercredi 17 fevrıer, nous partons pour Tabriz à 470 km. Sur la route, des montagnes aux couleurs incroyables....
Moments et échanges très intéressants à Tabriz chez Behnam et Cepideh, situé toutes à gauche de la photo lors d’une soirée chez leurs amis.
Cette région de l’Iran où est situé Tabriz est l’Azerbaïdjan Occidental, ici la langue n’est plus le farci mais le turc.
Ils fument une chicha au tabac… Spécialité locale qu’il nous a fallu gouter !
Sculpture d’un célèbre poète iranien…
Vendredi 19 février, nous quittons Tabriz pour la Turquie à 280 km.
Nos derniers kilomètres iraniens seront blancs et beau sous l’œil attentif du mont Ararat situé en Turquie. C’est ici que ce serait échouée l’arche de Noé lors de la décrue…
Nous voilà aux portes de la Turquie… En contrebas, Bazargan, dernière ville iranienne avant la frontière…
Nous avons passé un mois dans ce pays incroyable et surprennent qui renverse tous vos préjugés … car tout le monde a sa petite idée sur ce que peut-être l’Iran, nous voulons maintenant vous raconter notre ressenti. Et vous dire «Allez-y» pour vous aussi nous raconter !!
La religion ce fait plus discrète ici que ce l'on avait imaginé et vécu précédemment en Oman. On entend relatıvement peu les muézines appeler à la prière, et rare sont ceux qui nous parlent de l’islam en vue de nous convertir…
On sent ce peuple en soif de liberté. Cette liberté qu’ils ont aimé mais qui fait partie de leurs passé depuis 1979. Nous avons été invité chez de multiples familles toutes aussi différentes et charismatique les unes que les autres. Nous avons rencontrés beaucoup de personnes non croyantes, en contradiction avec la qualification «musulmane» de leur carte d'identité qu’ils ne peuvent pas changer sous peine de mort. Des jeunes aux rêves d'immigrations, des femmes qui portent le voile légèrement à l'extérieur par obligation et qui enfile shorts et décolletés dans l'intimité du foyer. Des jeunes femmes qui malgré la loi ce maquillent avec abondance, porte faux ongles et talons hauts. Nous avons bu de l'alcool fabriqué maison avec ou acheté en contre bande. Nous avons joué aux cartes plus que dans n'importe quel autre pays visité auparavant, pratique illégale ici. Nous avons rencontrés de multiples hommes célibataires, frustrés et malheureux. Nous avons aussi rencontré des amoureux non mariés qui vivent une relation ultra cachée. Nous avons été4 reçu par des familles plus conservatrices où Lucie a gardée le voile à la maison. Néanmoins, sur la totalité des personnes rencontré toutes personnes confondu hôtes et conducteurs, qu’une famille c’est révélée pro-régime !! Certains acceptent et vivent plutôt bien, d’autres veulent d'une autre vie, immigrer vers cette liberté, qui les obsèdent ...
Vous aurez peut-être remarqué : sur une grande partie des photos les gens ne sourient pas !! Nous avons essayé d’en récolter le maximum pour nos mémoires mais pas facile !! Nous avons demandé la raison, la réponse c’est fait sans hésitation : «Pourquoi sourire sur une photo si nous ne sommes pas heureux ??»
Il faut savoir qu'il y a 40 ans, avant la révolution, le peuple iranien été libre, libre de s’habiller comme ils le souhaitait, d'avoir des relations hors mariage, de boire de l'alcool, de danser, d'être athéiste ... de vivre tout simplement, comme nous !! Nous avons vu des photos de cette époque libre, nous avons vu les mêmes sourires que celui de nos parents dans les années 70, les mêmes mini jupes !!
En un mois il n'y a pas un jour où on ne nous parle pas de l'ancien régime, où on ne nous dit pas que l’on a de la chance d’être français. Ce côté-là de l'Iran nous a beaucoup déstabilisé, le faite d'être née libre mais pas eux, encore pire, plus eux !!
Nous avons demandé aux familles si nous pouvions parler de ça sur notre blog et mettre des photos où les femmes ne sont pas voilées: la réponse est tranchée, bien sûr c'est encore une liberté que l'on se donne, publier des choses sur facebook muni d'un VPN (Réseaux Privés Virtuels), comme à Dubaï et en Oman !! Le régime perd de la vitesse, et face aux nouvelles technologies, le gouvernement ne peut faire face, la taches est bien trop ardue… tout le monde utilise les réseaux sociaux et regarde les chaines câblé iranienne tournées depuis Los Angles, le fief des iraniens «libres».
L’Iran est beau, l’Iran est grand, historique, atypique, contrasté, épicé, envoutant, déprimant, poétique, épique, généreux … une générosité inimaginable !!
Un GRAND MERCI à toutes ces personnes formidables que nous avons rencontrées et qui nous ont tant aidées tant données !!! En espérant vous revoir un jour !!!
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