À la rencontre de l'histoire d'Oman

20 Janvier 2016

Mardi 5 janvier, nous quittons nos amis toulousains pour le sud-ouest de Muscat. Située dans les montagnes, cette région regorge de sites historiques…

Nous commençons par Nizwa à 160 km de la capitale. Nous effectuons la majeure partie du trajet avec Salem, un prof d’informatique avec qui nous discutons beaucoup, très enrichissant. Avant de nous déposer au centre du vieux Nizwa, nous échangeons nos contacts et projetons de ce revoir un peu plus tard sur notre route… Après avoir flâner dans le souk nous allons visiter le vieux fort… Des lieux bien rénovés, chargés d’histoire…

Après ces premières visites, nous refaisons du stop vers Tanuf à une vingtaine de kilomètres de Nizwa. Nous y découvrons un vieux village en ruine… Faites de torchis et de dattiers, les habitations révèlent un savoir-faire impressionnant… Nous décidons de planter la tente sous l’arbre que vous pouvez admirer proche du falaj où Lucie est assise à bouquiner tranquillement…

Une fois notre tente montée, un pic up s’arrête proche de nous et secoue un sac cabas au-dessus de la route… Nous voyons un petit chat roux en tomber avant que le sac ne soit négligemment jeté par terre…

Ce petit animal est manifestement habitué à l’homme et vient rapidement se joindre à nous, se frottant sur nos jambes à grand renfort de ronronnades. Nous le surnommons Cabas, en mémoire de là où il est sorti… C’est la galère pour manger en paie, mais nous ne pouvons résister à l’envie de lui faire une tartine d’humus quand nous avons terminé notre repas… Une fois couché, il commence par grimper sur la moustiquaire, nous le faisons rapidement descendre… griffes et tissus fin ne faisant pas bon ménage ! Il passe la nuit sous le double toit de notre tente, collé à Vincent avec la moustiquaire qui les sépares. Nous avons tout de même préféré ne pas le laisser entrer dans la tente pour la nuit (pusses, matelas gonflable de Lulu, pipi potentiels…). Chaque fois que Vincent bougeais, il y allait à grand coup de ronronnades… Au petit matin, nous le découvrons donc lové contre la moustiquaire et Vincent. Nous ouvrons la porte, et hop, il vient nous rejoindre sans demander son reste. Nous y allons à grand renfort de câlinons et de ronronnades, il est si mignons et sent si bon…

Nous cherchons à lui trouver une famille parmi nos connaissances sur places, sans succès. Nous évitons soigneusement d’en parler à nos amis toulousains ainsi qu’à la famille Bataille pour ne pas apporter une galère aux parents… on ne sait jamais ! ;-) Nous n’avons d’autre choix que de le laisser là quand nous partons randonner dans la gorge… Nous lui disons au revoir, il est posé par terre, les oreilles dressés à nous regarder sans trop comprendre ce qui se passe… Cette image nous émeu…

Vincent ramasse le fameux sac et l’utilise pour emballer et protéger son tapis de sol. Ce sera notre souvenir de ce petit animal, et, quelques semaines plus tard, le sac sent toujours son odeur…

Ce matin-là, après avoir planqué nos gros sac dans un recoin rocheux, nous partons randonner dans le Wadi Tanuf jusqu’au petit village de Al Dhahir à 7 km. Magnifique…

Sur le chemin du retour, une chèvre perdu nous suit sur près de 2 km en bêlant, décidément, les animaux ont choisi de jouer sur notre corde sentimentale aujourd’hui… Heureusement, au bout d’un moment, elle retrouve des copines et arrête de nous suivre.

De retours à nos sacs, nous reprenons le chemin de la route et repassons sous l’arbre où nous avions laissé Cabas. Il y est perché à faire la sieste… si mignon… Nous résistons à l’envie de lui faire un dernier câlin, nous évitant ainsi un autre au revoir…

Nous faisons du stop jusqu’à Al Hamra à 25 km (proche de Misfah), où nous y retrouvons Salem. Après le plein de provision, il nous dépose dans les hauteurs de Jabal Shams. Avant de nous quitter, il offre sont turban à Lucie pour la protéger des conditions climatiques... Quel adorable personne, le coeur sur la main...

Il y fait un froid de canard, surtout avec ce vent à décorner les bœufs… nous sommes à 2000 m d’altitude ! Pour ne pas geler sur place, nous montons la tente dans une petite maisonnette en ruine, nous protégeant ainsi du vent glaciale.

Au petit matin, nous partons, accompagné de quelques chèvres rigolotes vers un sentier de randonnée à 4 km de là…

Après avoir posé nos gros sacs dans une maison de locaux, nous partons randonner pour 4 km jusqu’à un petit village abandonné, perché à flanc de falaise ; Shamwasser. Nous ne savons que peu de choses sur cet endroit et son histoire, néanmoins, nous y découvrons les lieux de vie encore bien conservé, une ancienne meule à grain, les terrasses destinées à la culture avec leurs systèmes d’irrigations (bassins de rétentions et systèmes de falajs). Nous y découvrons aussi, en surplomb des terrasses, un balcon avec un magnifique bassin. Vincent ne manque pas d’y piqué une tête malgré la température glaciale de l’eau… ça ravigote !!!

L’intégralité de la rando se fait à flanc de falaise, dans le Grand Canyon, les paysages sont tout simplement splendides !!!

De retours à nos sacs à 16h, nous décidons de redescendre au petit village de Ghul. Les villageois qui nous ont gardé nos sacs nous disent qu’on y est en deux heures. Sur la carte de notre smartphone, nous voyons le sentier ; il fait 6 km ! C’est parti !

On déchante très vite… il n’y a pas de sentier, seul des marques à la peinture nous indique la route… Nous descendons dans le graton, jouant les équilibristes sur des rochers coupant comme des rasoirs chargés de nos gros sacs… Ici, pas de réseau, nous n’avons pas le droit de tomber ou de se faire une cheville ! À 17h30 on refuse de voir l’état de notre progression sur le GPS de notre téléphone. On voit le village de Ghul en contrebas se rapprocher de plus en plus… Et puis, le miracle apparaît devant nous, juste avant la tombée de la nuit… Alors que tout n’est que rochers coupants et pentes, nous apercevons en contrepas un petit espace plat et terreux, peut-être juste assez grand pour notre tente… Nous nous y dirigeons toujours aussi prudemment, OUF, c'est tassé grand !!! Un arbre y a poussé, mais heureusement, pas au milieu !

Une fois réfugier dans la tente, nous regardons notre progression… nous n’avons fait que la moitié de la route!!!

Vendredi 8, au matin, nous plions rapidement, et après un petit déjeuné où nous nous rationnons pour l’eau, nous repartons. Il nous reste moins d’un litre et demis pour finir la descente…

Le terrain ne s’arrange pas, et le soleil tape de plus en plus, nous avons soiffe, on se rationne pour pouvoir boire jusqu’au bout. On finit la rando en traversant les ruines du vieux Ghul et en arrivant dans les plantations de dattes… On trouve un robinet d’où coule une eau fraiche et cristalline… On remplit nos bouteilles, on se pose à l’ombre des dattiers une bonne demi-heure en ce désaltérant petit à petit, nous ne sommes pas bien loin du paradis…

Après un bon poulet Biryani et le plein de provisions, on monte sur le village de Misfah. On se trouve un bivouaque pour la nuit sur l’aire de pique-nique municipale. L’employé de mairie, un bangladeshi bien sympathique nous met à disposition une prise pour recharger téléphone et appareil photo, ainsi qu’une douche…

C’est donc propre et rechargé que l’on part visiter le vieux Misfah et sa plantation de dattiers au petit matin. Après avoir planqué nos sacs entre deux rochers, nous nous baladons tranquillement, flânant à l’ombre des arbres, se perdant dans les chemins zigzagants à travers les terrasses… Ce lieu est à la fois paisible, ressourçant et magnifique…

Après être redescendu sur Al Hamra, nous allons visiter la vielle ville. Nous découvrons alors un petit musé exposant la vie traditionnelle omanaise…

Débordant d’énergie, nous refaisons du stop direction Bahla à 25 km de là où nous visitons sont célèbre fort… Magnifique !!!

On se dirige ensuite aux portes de la ville pour trouver un bivouaque sur un terrain vague.

Nous plantons la tente proche d’acacias, et découvrons sur leurs branches des sécrétions de sève… de l’encens !

Dimanche 10 janvier, nous faisons du stop jusqu’au fort de Jabrin. Et, pour la première fois, on nous propose un guide audio en français compris dans le prix du ticket ! On en apprend donc beaucoup sur le fort et son histoire ! À la fin de la visite, les employés nous invitent à boire le café et à manger des dattes… Nous repartons avec un kilo de ce fruit riche en énergie !!!

Après un arrêt déjeuné, et le plein de provisions, nous nous dirigeons vers Damm. Sur notre route, nous faisons une halte pour admirer de vielles tombes…

Après le village de Damm, nous marchons pour s’enfoncer dans le wadi. Nous y trouvons une place sympathique pour poser notre tente, le lieu, paisible, nous incite à y rester quelques temps… l’eau étant ici à profusion, quelles sont nos réserves de nourritures… ?

En arrivant, nous rencontrons deux couples d’allemands. Très vite, nous discutons et ils nous invitent au Gin tonique et à diner ! Après une bonne nuit réparatrice, ils nous convient au petit dèj ! Vraiment des amours ces germains !!!

Nous les quittons lundi 11 au matin en allant à la pêche dans les bassins formés dans la roche, et cette fois ci, nous ramenons une belle friture ! Après avoir fait un beau feu, Vincent nous fabrique des brochettes ergonomiques anti-cramage de main en bois de dattier. Nous nous régalons tellement que nous décidons de rester une journée de plus et de retourner à la pêche le lendemain matin ! Celle-ci est encore plus fructueuse que celle de la veille, nous assurant ainsi un diner copieux !

Mardi midi, après la pêche, nous sommes invité à déjeuner pas une famille omanaise venue pique-niquer…

En guise de balade digestive, nous partons marché dans le wadi jusqu’à la source… Vincent par alors exploré la grotte… les souris sans cheveux pullulent ici… Il pense que ce sont les reines de la voltige, mais il se rend rapidement compte que pas temps que ça, un bon nombre le heurte en plein vol… Elles ont de la chance qu’il ait fait une bonne pêche le matin, sans quoi elles auraient fait un excellent diné !!! ;-)

Mercredi 13, nous quittons ce petit coin de paradis où nous serons finalement restés trois nuits pour nous diriger vers Dubaï.

On s’arrête à Ibri pour passer la nuit… Le bivouaque que l’on dégote ce soir-là fait nettement moins rêvé… C’est souvent ça le camping sauvage en ville…

Nous quittons Oman et ses habitants avec nostalgie jeudi 14 janvier… Nous aurons passé un séjour des plus enrichissants, du début à la fin…