Notre voyage à la rencontre du monde
20 Janvier 2016
Rappelons que nos écris ne sont en rien la « vérité » mais le résultat de nos échanges avec les personnes que l’on rencontre et de nos expériences.
Petite introduction sur le sultanat…
Oman est dirigé d’une main ferme et juste par le Sultan au turban de cachemire : Qabus Ibn Saïd. Ce dernier est à la tête du sultanat depuis 45 ans, il œuvre beaucoup pour son peuple ; accès à l’eau et l’électricité pour tous, réseau routier de très bonne qualité et en perpétuel développement, enseignement et santé publique … le tout GRATUIT !!! De plus la population est soumise à très peu de taxes (voitures, alimentation…), pas d’impôts, l’essence avoisine actuellement 0,30 euro par litre. Aussi,chaque omanais, à sa majorité, bénéficie de terrains aux prix défiants toutes concurrences : 600 m2 pour 1500 euros. Tout cela est possible grâce au pétrole qui représente environ 90% du PIB du pays.
Il est en revanche fort probable que cette idylle connaisse une fin précoce, le sultanat semble vivre au-dessus de ses moyens. Le prix de l’essence va par exemple bientôt doubler, quant aux terrains à bas prix ; la liste d’attente est de plusieurs années et naturellement, les terrains sont de plus en plus reculés.
S’agissant d’un sultanat, les libertés sont tout de même limités ; internet est bridé, la répression est sévère (si votre voiture est trop sale, vous avez une amande, vous grillé un feu rouge, c’est 2 jours de prisons). Comme tous les pays riches, Oman attire beaucoup d’immigrés, soit un tiers de la population, ils viennent surtout d’Inde, du Pakistan et du Bengladesh. Rassurez-vous les omanais et les immigrés sont égaux … surtout les Omanais…
Le sultan Qabus est idolâtré de tous, sans aucune obligation de la part du gouvernement, chaque magasin, banque, restaurant, entreprise à son portait, poster, banderole, affiche à l’effigie du sultan… Il est absolument partout !!
On dit d’Oman que c’est la suisse du moyen orient, pays pacifique, il sait entretenir de bonnes relations avec ses voisins (Yémen, Arabie Saoudite, Iran, Émirats Arabes Unis). Pour cause : sa politique international, les motivations du sultan à rester neutre face aux divergences, aux conflits et à leur courant religieux. En effet le sultanat n’est ni le sunnisme, ni le chiisme mais l'ibadisme, ce qui les tient à l’écart des querelles entre les deux autres courants. On peut ressentir dans ce pays un bon équilibre, une sérénité et un grand respect envers autrui. Tous cela fait d’Oman un des pays les plus sûr au monde.
Sa majesté le sultant Qabus Ibn Saïd
Un régal …
Pour nous Oman a été sans aucun doute le pays où il a été le plus facile de voyager, en voici les raisons :
Tout d’abord, il est possible de camper absolument partout, encouragé fièrement par les locaux qui ne manquent pas de nous rappeler au passage que nous sommes dans un pays « SAFE » !!
Ensuite des fontaines à eau filtrée et réfrigérée se trouvent partout, pas la peine de se porter des litres !! Pour la nourriture c’est pareil, il y a des petits restos indiens et pakistanais partout où nous mangeons et buvons pour 5 euros en moyenne par repas à tous les deux.
Niveau stop, c’est le top !!! Voulant rendre le meilleur service, les automobilistes nous chouchoutent : boissons, nourritures. Mais surtout tel des taxis ils nous déposent la plupart du temps où nous le souhaitons !!
De plus ce pays désertique est riche de paysages époustouflants et de monuments très intéressants à prix unique pour les visites de 1 euro.
Cerise sur le gâteau : les gens sont d’une grande gentillesse, pas de nature envahissant, aussi, nous ne sommes pas considères comme des portes monnaies sur patte mais comme des voyageurs et ça… ça fait du bien !!!
Samedi 19 décembre, nous quittons le doux foyer de la famille Bataille qui nous a accueillis quelques jours à Dubaï.
Direction Oman, et plus précisément Muscat, la capitale. Notre première mission ici est de faire la demande pour le visa iranien.
Nous avons 450 km à parcourir, ne sachant pas trop combien de temps nous allions mettre en stop, nous n’avons pas prévu de couchsurfing pour se loger à Muscat. Les lifts s’enchaines rapidement, nous arrivons en fin d’après-midi… Un peu pris de cours, nous trouvons un wifi et cherchons un coucherfing pour le soir même… sans succès…
Après un bon repas dans un petit resto turque, nous marchons jusqu’à la plage. Ne sachant pas trop si l’on peut ou pas y camper nous ne montons pas la tente, ce sera une nuit à la belle étoile où nous n'avons pas dormis sur nos deux oreilles !
Le lendemain matin, la police passe en 4x4 devant nous en nous adressant un coucou bienveillant avec la banane en prime ! Géniale !
Une fois nos sacs sur le dos, on quitte notre plage pour l’ambassade d’Iran, et on s’aperçoit qu’on a bivouaqué à quelques dizaines de mètres de l’ambassade de France ! Cocorico !!!
Après une journée administrative, Ajit, indien d’une cinquantaine d’année nous convie chez lui ; premier couchsurfeur du moyen orient ! Ils nous accueil avec le sourire, quelques bières et une tripoté de questions. Nous discutons donc un moment et décidons de rester deux nuits chez lui pour préparer notre tripe. Ses invités précédents ont laissé pleins de guides en tous genres, on les potasses et on se fait deux circuits ; un à l’est et un à l’ouest de Muscat.
Mardi 22 décembre, nous partons pour le sud-est de Muscat en longeant la côte, après 130 km, nous nous arrêtons au Sink Hole (gouffre) à l’eau turquoise et salée…
Voyez-vous Vincent sur cette dernière photo ?
Après s’être ravitaillé en sandwiches au coffee shop à Fins, on marche 4 km pour se rendre sur une plage où passer la nuit. On y rencontre deux groupes de français avec lesquels on papote durant la soirée.
Le lendemain, on repart direction la 2x2 voies pour faire du stop ! Et oui, ici, aucun problème, quand on vous disait que c’était facile ! On décide de revenir un peu sur nos pas pour aller visiter un wadi (gorge) que nous avons oublié de faire la veille… Le Wadi Suwayh. Parait-il qu’on y trouve de beaux spots de saut…
Le détour en valait bien la chandelle… eau turquoise, des rochers d’où sauter, plonger à qui mieux mieux… le panard !!!
Vincent tente un peu de pêche… encore brocouille, comme on dit dans le Haut Bouchonnois…
Au Wadi Suwayh, nous rencontrons une famille d'expates du sud-ouest de la France ; Jérôme, Quitterie avec leurs deux enfants Justine et Paula. Nous sympathisons rapidement et nous décidons de camper ensemble ce soir-là. Ils nous embarquent dans leur voiture, nous partons nous approvisionner au coffee shop de Fins et nous installons notre bivouaque sur la même plage que la veille !
Nous passons une excellente soirée tous ensemble, ils ont aussi voyagé un long moment en sac à dos en Asie et en Amérique du Sud avant d’avoir leurs enfants, seuls et en couple, nous avons donc beaucoup à échanger, à partager…
Le lendemain, jeudi 24 décembre, ils nous déposent à l’entrée du Wadi Shab avec une invitation pour le nouvel an à Muscat ! Ce n’est donc qu’un petit au revoir…
Nous marchons une petite heure pour atteindre les eaux turquoise et la grotte que traverse la rivière… un régal pour les paysages, la baignade et les plongeons !
Ne disposant pas d’un appareil photo waterproof, voici une photo de l’intérieur de la grotte que nous avons trouvé sur internet…
Pour Noël, nous le passons simplement, sur la plage de Tiwi, en amoureux…
Pour cadeau, nous avons un troupeau de chèvres qui se balade sur la plage... elles passent juste devant notre tente…
Vendredi 25 décembre, nous partons visiter le Wadi Tiwi. La deuxième voiture qui nous embarque nous emmène jusqu’au bout de la route, au petit village de Mibam. Le conducteur, du nom de Khamis nous propose de rester manger avec lui pour le déjeuner.
En attendant, nous décidons d’aller se baigner. Saleh, un garçon d’une dizaine d’année, nous propose de nous accompagner jusqu’à un bassin où nous pourrons nous baigner. Il nous emmène à travers les terrasses plantées de dattiers, irriguées par un système complexe de falaj (rigoles). Nous arrivons sur des cascades et des bassins, complètement seul… Nous profitons pleinement de ce lieu, pas trop longtemps toutefois, notre petit guide montrant des signes d’hypothermie !
En remontant, il nous tisse une petite figure en feuille de dattiers… vraiment adorable se petit Saleh !
Une fois de retour au village, Khamis nous apport un plateau plus que copieux de riz, raisins, et agneau que nous dégustons… Tentant de faire honneur au plat, nous engloutissons la moitié du plateau ! Nous ne remangerons que le lendemain matin, pas habitué à de tels festins les Poupiz !!!
En redescendant vers la côte, Khamis nous propose de venir dormir chez lui, dans la montagne à Halut… Nous acceptons, c’est notre première nuit chez l’habitat !
Il à quelques courses à faire en ville, l’après-midi passe vite, nous arrivons assez tard chez lui. Nous n’aurons malheureusement pas la possibilité de rencontré sa femme, ni de visiter sa maison. Nous sommes « cantonnés » dans une pièce d’accueil réservée aux invités. Nous supposons que dans leurs mœurs, les étrangers ne rencontrent pas le reste de la famille. Cela ne nous empêche pas d’échanger un long moment tous le trois et d’en apprendre plus sur le pays, ses habitants et bien-sûr, notre hôte.
Cette journée de Noël aura été un régale du début à la fin, belles surprises, une grande générosité à notre égard, de belles rencontres aux beaux sourires…
Le lendemain matin, Khamis nous réveille à 6h ; son frère a besoin de lui, il ne peut pas nous redescendre. Un ami part dans 20 minutes, nous repartirons avec ce dernier. Sur la route il s’arrête de temps à autre pour nous permettre d’admirer la vue et de prendre quelques photos. Les paysages sont magnifique, rocailleux, nus, lunaires, avec les lumières de l’aube…
L’ami de Khamis nous dépose à Sur, proche d’un musé malheureusement fermé. Nous pouvons tout de même admirer les différents types de bateaux traditionnels omanais. Certains d’entre eux sont assemblés uniquement avec des cordes… intéressant !
Nous allons ensuite visiter les chantiers navals traditionnels où des Dhows ou Boutres sont, encore aujourd’hui, construits avec les techniques d’antan, même si quelques outils mécaniques ont été incorporés ; perceuses, scies à rubans…
Après ce temps culturelo-technique, nous allons à Ras Al Hadd, sur une longue plage de sable fin où, semble-t-il, les tortues viennent pondre… Ce n’est pourtant pas « LA » saison de ponte, mais, à la vue des traces de reptiles sur la plage, nous sommes plutôt confiants quant à nos chances d’en voir cette nuit…
Avant le crépuscule, nous flânons sur la plage, et au détour d’un rocher, Vincent découvre quelques huitres… Nous improvisons une petite dégustation au bord de l’eau, et au détour d’un croc, Vincent tombe sur deux petites perles siamoises !!! La chance semble être de notre côté !
Nous installons notre tente à l'une des extrémités de la plage de Ras Al Hadd. À 20h, nous partons à la recherche des tortues. Nous marchons vers l’autre côté de la plage, à environ 4 km. Sur notre chemin, nous apercevons deux tortues, encore dans les vagues qui, à notre approche, retourne (ou vont) à l’océan. Une fois au bout, nous faisons demi-tour… et à mi-chemin, la récompense… une magnifique tortue est sur la plage, et creuse son nid. Nous la surnommerons Noël, parce que c’est un peu notre cadeau… Malheureusement, Noël est handicapée, l’une de ses nageoire arrière est en partie amputé, et pour l’autre, il ne reste qu’un moignon… Le truc, c’est que les tortues finissent de creuser leur nid avec les nageoires arrières… Noël galère donc, le sable retombant systématiquement dans son trou. Nous restons là, à l’observer pendant une bonne heure. Puis, d’un coup, elle ressort de son trou, abandonne sa tâche et se déplace de nouveau sur la plage. Vincent ne bouge pas pour ne pas la déranger, elle le frôle, le touche et va même jusqu’à le pousser, pas dure, elle fait bien deux fois son poids ! Noël reprend alors son travail et entreprend de creuser un nouveau nid. Nous continuons de l’observer… Pendant ce temps, nous voyons une autre tortue sortir de l’eau, avancer sur la plage, tourner dans notre direction, se rapprocher, puis tourne de nouveau et rejoindre l’océan… ce n’était certainement pas son soir. Après deux heures à observer notre amie, elle abandonne une seconde fois son nid et se redéplace pour aller en creuser un autre… Nous décidons de la laisser tranquille. Tant pis pour la ponte que nous n’aurons pas vu.
En marche pour notre tente, nous tombons sur une dernière tortue, afférée à creuser son nid. Elle semble être proche de la fin, nous nous arrêtons pour l’observer. Une bonne demi-heure plus tard, nous voyons les premiers œufs tombés… Nous restons un moment, filmons quelques séquences, mais notre amie est pudique et se cache avec l’une de ses nageoire arrière. Nous arrivons quand même à voir et à filmer quelque chose !
Il est maintenant 1 heure du mat’ et nous avons encore une bonne marche dans le sable avant de rejoindre notre tente. Une tortue peut pondre 130 œufs, au rythme de notre amie (un toutes les dix secondes), nous en avons pour un moment… Nous décidons donc de la laisser tranquille pour le reste de sa ponte et allons-nous coucher. Une magnifique nuit d’observation au clair de lune avec le bruit des vagues en fond sonore, et quelques kilomètres dans le sable…
Dimanche 27 décembre, nous partons pour Ras Al Jinz, un autre village un peu plus au sud où une réserve de tortue a été établie sur une plage. L’occasion nous est donnée de revoyager à l’arrière d’un pic up pour le bonheur de tous !
Partie basse de la grande plage de la reserve où les tortues viennent pondre.
Partie haute de cette même plage, sans aucun doute la définition du mot "réserve" n'a pas le même sens pour tout le monde.
Là, vous pouvez retrouver la trace d'une tortue venu pondre, passant à quelques centimètres d'un filet qui n'a pas l'air de beucoup bouger et les traces d'un 4x4...
Pour faire notre part : ramassage de quelques dechets...
Après cette visite, nous marchons vers une petite crique à 3 km de la réserve. En arrivant, juste avant la plage, un 4x4 garé dans le bush attire notre attention… L’une des personnes l’occupant nous fait signe de la main, nous allons à leur rencontre. Sophie et Matthias nous accueillent avec une bière fraiche, après quelques rapides échanges nous découvrons qu’ils sont aussi originaires d’Orléans ! Nos premiers orléanais du voyage !!! Nous passons la soirée ensemble et allons sur la petite plage de la crique pour tenter d’observer une tortue pondre. Malheureusement, le seul reptile à venir cette nuit-là choisira le moment où tout le monde est couché pour aller délivrer son précieux chargement dans le sable.
Le lendemain matin, ils nous déposent à Sur où nous cassons la croute avant d’attaquer une nouvelle tranche de stop pour le Wadi Bani Khalid. En route un jeune s’arrête et nous embarque avec une Lexus à la déco kitchissime que nous vous laissons apprécier…
Une fois arrivé au wadi, nous n’avons plus qu’à profiter ; eau turquoise et chaude (sources thermales), rochers d’où sauter à gogo, grotte à explorer avec quelques souris sans cheveux… le pied !
Nous passons la soirée avec une famille d’hollandais rencontré sur la route la veille. Ils nous invitent à partager leur repas du soir, ainsi qu’un petit encas pour le petit dèj… des gens adorables !
Il fait une chaleur là d'dans !!
Vendredi 29 décembre, après une exploration du wadi à la nage, nous partons pour le Désert… Quelques voitures plus loin, nous voilà parachuté au beau milieu de nulle part, proche du fameux « camps » des milles nuits où la moindre prestation est à un prix que vous et nous ne voulons même pas savoir… Nous profitons pleinement de cette nuité en pleins désert…
Samedi 30, nous repartons pour arriver en fin d’après-midi chez nos amis Quitterie, Jérôme et leurs enfants à Muscat !
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